Contexte : L’étude de l’élasticité des tissus présente un intérêt fondamental en diagnostic clinique car le développement d’une pathologie s’accompagne souvent de modifications locales des propriétés mécaniques (viscoélasticité) des tissus. L'élastographie par résonance magnétique utilise l’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour visualiser la propagation d'ondes acoustiques dans les tissus d'intérêt et en extraire quantitativement, in-vivo et de manière non-invasive leurs propriétés viscoélastiques.La mise en œuvre de cette technique exige notamment la synchronisation d’un excitateur permettant la génération d’une onde acoustique de cisaillement monochromatique (généralement de fréquence comprise entre 100-1000Hz) avec des gradients magnétiques oscillants à la même fréquence, dits de sensibilisation au mouvement (GSM).Il est aussi possible d'utiliser des techniques d'ERM multi-fréquentielle [3] qui permettent de s'affranchir de certains artefacts obtenus lors d'acquisitions faites à une seule fréquence et qui donnent accès à une information plus riche grâce à une modélisation de la nature dispersive des propriétés viscoélastiques. Pour ces deux techniques, la limite de fréquence utilisée est due principalement à :
la difficulté de faire osciller les gradients d'imagerie utilisés au-delà de 3 kHz.
l'atténuation de l'onde de cisaillement qui augmente avec la fréquence limitant ainsi la profondeur d'exploration.
Objectif : Le développement de l'ERM multi-fréquentielle large bande en augmentant la plage fréquentielle d'au moins un ordre de grandeur par rapport à celle utilisable actuellement. Ceci permettra par exemple d’améliorer de manière importante la résolution spatiale des élastogrammes pour des applications telles que l'ERM cutanée ou l'ERM sur des modèles petit-animal. Pour contourner le principal verrou scientifique (impossibilité pour des gradients IRM classiques de générer les GSM à de telles fréquences), nous proposons d'étudier la faisabilité de deux stratégies différentes:
Faire générer des GSM à haute fréquence par des fourreaux de gradients que nous aurons fait nous même, dédiés à ces fréquences (technique de gradient B0).
Développer des antennes d’excitation radiofréquence similaires à celles utilisées en émission/réception lors d'examens IRM mais présentant un gradient bipolaire le plus élevé possible [4] (technique de gradient B1).
Ces techniques devraient nous permettre l'acquisition de données à des fréquences de l'ordre de dizaine de kHz et ainsi, nous permettre d'affiner des modèles analytiques décrivant les propriétés viscoélastiques des tissus.